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Urs

Protection et préservation des habitats sur le terrain de Combe Prunde

À l'origine

Jusqu'à il y a une quarantaine d'années, Combe Prunde était une ferme d'élevage et de culture céréalière. Alors qu'aujourd'hui, environ cinquante pour cent (plus ou moins 29 hectares) de notre terrain est boisé ou arboré, à l'époque, la surface forestière ne représentait que dix à quinze pour cent de la parcelle.




L'absence de pâturage au fil des décennies a contribué au reboisement d'habitats essentiels à la faune et à la flore, tels que les zones humides, les landes et les champs de fleurs, et favorisé une forte propagation de la fougère aigle sur une grande partie du terrain.


Bien sûr, il nous est financièrement et temporellement impossible de « restaurer » l'ensemble des 57 hectares, c'est pourquoi nous travaillons en collaboration avec le Conservatoire d'espaces naturels du Limousin pour identifier les habitats qui doivent être préservés, et planifier et mettre en place des projets de restauration dans ces zones. Nous recevons l'aide financière du réseau Natura 2000, organisation européenne de préservation de la nature, car notre terrain se situe presque intégralement dans le périmètre de la zone protégée des landes et zones humides de la Haute-Vézère. Néanmoins, il nous reste de nombreux mois de travail pour mettre en place les projets non financés.


Il existe essentiellement trois types d'habitats que nous souhaitons préserver sur notre terrain afin de favoriser une grande richesse de la biodiversité à Combe Prunde :


  • les zones humides et tourbières

  • les landes sèches (bruyères) et champs de fleurs naturels

  • les forêts

Bien sûr, les ruisseaux, les lacs et les étangs sont également des habitats naturels essentiels à Combe Prunde, mais ceux-ci font déjà l'objet de mesures de protection importantes, mises en œuvre au printemps 2019 dans le cadre du projet de la mise aux normes.


La carte suivante représente notre terrain et ses différents habitats.



Étant donné que la plupart des habitats sont totalement recouverts par la végétation, il convient en premier lieu de les restaurer.



Restaurer les habitats naturels

Zones humides et tourbières

Ici, le problème principal concerne le reboisement croissant et la propagation effrénée de la molinie, dont les racines au-dessus le sol ont beaucoup poussé au fil des années, passant de 40 à 70 centimètres de long.




À moyen terme, la reforestation entraîne un drainage de la zone humide. D'une part, les bouleaux et les saules, plantes pionnières de cette zone, absorbent beaucoup de l'eau contenue dans le sol. D'autre part, dans les zones humides, les saules contribuent fortement à la biodiversité du fait notamment de leur apport précoce en nectar et en pollen.


De manière générale, nous allons grandement élaguer les populations d'arbres dans les zones humides, tout en veillant à maintenir certains groupes de pins, de bouleaux et de saules, ainsi que certains arbres solitaires remarquables. Concernant la molinie, les vaches Calloway de la voisine se chargeront de la restauration. Le but est de les laisser brouter ces plantes chaque année pour éviter que de grandes mottes de racines ne se forment. Grâce au pâturage, les mottes de racines existantes se désintègreront progressivement au bout de trois à cinq ans, et la plante se remettra à pousser directement sur le sol. Toutefois, pour que nous puissions mettre ces zones humides en pâturage, celles-ci doivent être grillagées, ce qui nécessite de construire environ trois kilomètres de clôtures sur un terrain par endroits totalement recouvert par la végétation.


Il convient de mentionner que ces zones humides ne sont pas seulement des habitats précieux, mais qu'elles constitueront également des pâturages recherchés à l'avenir, car même durant les sécheresses estivales, elles retiennent suffisamment d'eau pour permettre à de l'herbe verte d’y pousser. Malheureusement, au cours des cinquante dernières années, de nombreux agriculteurs ont asséché la plupart de ces zones en procédant à des drainages pour leurs cultures intensives, ce qui nuit à la biodiversité et détruit une source de nourriture quasiment indépendante des conditions météorologiques et essentielle pour leurs animaux.



Landes sèches et champs de fleurs naturels

Comme dans les prairies humides, des arbustes pionniers se sont également répandus dans ces zones. Outre les bouleaux et les pins, qui poussent particulièrement rapidement, le paysage se compose principalement de genêts, de bourdaine, d'aubépine, de genévrier et de sorbier – ainsi que, bien sûr, la fougère aigle. À Combe Prunde, la fougère aigle peut atteindre deux mètres de haut et forme, chaque année, une couverture dense au-dessus de la végétation existante. Sur le long terme, ni les herbes ni la bruyère ne peuvent résister à la fougère aigle.



Nous allons principalement défricher ces zones en réduisant les bouleaux, les pins et les genêts en petits groupes. En effet, les groupes de genêts constituent d'excellentes caches pour les petits animaux, et les groupes d'arbres d'excellents refuges pour les oiseaux et les rapaces, ainsi qu'une protection naturelle contre les intempéries pour les animaux de pâturage. Le genévrier, l'aubépine, la bourdaine et le sorbier sont également d'importantes sources d'alimentation pour les insectes et les oiseaux ; c'est pourquoi nous veillerons à en laisser le plus possible dans ces zones.


Ce qui est plus difficile, c'est de maîtriser la propagation de la fougère aigle. C’est une plante que l’on ne peut éliminer ; elle est présente sur Terre depuis soixante millions d'années et a donc résisté à bien des choses. Sans compter qu'elle fait pleinement partie de la végétation du plateau de Millevaches. En effet, elle en apprécie particulièrement l’acidité ! Après trois années de fauchages répétés de la fougère aigle sur de petites surfaces, nous avons décidé de nous concentrer à l'avenir sur le broyage des jeunes tiges avec un rouleau brise fougère. En effet, cette méthode nous semble être la plus efficace et permet de préserver la flore existante. Mais nous y reviendrons dans un prochain article de blog.



Forêts

Sur l'ensemble du terrain, nous ne comptons que quelques parcelles de forêt véritables composées de vieux arbres. Certaines parcelles comportent de vieux sapins et épicéas, tandis que d'autres se composent de très vieux hêtres, absolument magnifiques. Toutefois, nombre d'entre eux n'en sont qu'au stade pionnier, même si certains arbres ont déjà 50 à 80 ans. Cela vaut particulièrement pour les populations de pins. Pendant ce temps-là, de nombreux chênes et hêtres (un à quatre mètres de haut) sont en train de pousser, qui formeront un jour la nouvelle génération de la forêt, dans cinquante ou cent ans.




Nous voulons avant tout préparer le terrain pour une forêt saine, mixte et naturelle, la base d'une biodiversité élevée. Toutefois, à Combe Prunde, on observe déjà un grand nombre d'espèces d'oiseaux, en particulier le pic noir, ce qui laisse penser que les forêts et populations d'arbres actuelles constituent déjà une importante source d'alimentation et de sites de nidification.

Ici, sur le plateau de Millevaches, où la forêt est malheureusement surexploitée à des fins de production de bois, chaque hectare de forêt saine compte.


Nos principaux objectifs de préservation des forêts sont les suivants :

  • Utilisation des zones clairsemées pour le reboisement naturel

  • Élagage minimal des forêts d'épicéas et de pins pour favoriser le reboisement naturel des arbres feuillus

  • Protection des jeunes arbres tels que les hêtres, les chênes et les frênes

  • Maintien des arbres morts pour les oiseaux

  • Formation de nombreux tas de branches et de bois mort pour les insectes et les petits animaux

Nous sommes conscients que nous ne verrons pas grand-chose de ces forêts mixtes durant notre courte vie. Il s'agit là d'un projet sur le très long terme. Nous devons encore réfléchir à un moyen d'assurer son avenir.



Entretien des habitats naturels

Notre objectif est de réduire au minimum l'entretien de ces espaces et de laisser la nature s'occuper des habitats. Le pâturage doit permettre d'éviter le reboisement des zones humides et des landes sèches. Toutefois, dans un premier temps, les landes sèches et les pâturages envahis par la fougère aigle nécessitent un entretien régulier afin de pouvoir continuer à exister. Dans les forêts et bosquets, nous allons également procéder à un entretien minimal, notamment pour assurer la sécurité des randonneurs qui empruntent nos sentiers.



Nos projets

Nous vous tiendrons informés de la progression de nos projets de restauration des espaces ainsi que de la préparation du pâturage dans notre blog, dans la catégorie « Protection de la nature ».

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